Skip to main content
  • Communautaire
  • Membre du régime
  • Administrateur du régime

Une personne qui me ressemble pour m'accompagner dans mon processus de guérison

Par : Jamie Pandit

Réservez votre thérapie gratuite dès maintenant

Ayant grandi dans la communauté sud-asiatique, j’ai passé plus de la moitié de ma vie à cacher mon identité transgenre. Lorsque j’ai quitté le Bangladesh à 11 ans pour venir au Canada, je ne cadrais pas dans mon milieu. Je n’arrivais pas à exprimer ce que je ressentais dans mon for intérieur; je ne me comportais pas comme un « vrai garçon », et c’était très déroutant pour moi.

Lorsque j’ai dévoilé mon identité de genre à mes parents à l’âge de 15 ans, j’ai vécu l’un des moments les plus difficiles de ma vie, car j’avais l’impression de laisser tomber ma famille, en tant qu’unique « fils » aîné. J’avais toujours été l’enfant parfait qui écoutait ses parents et faisait tout ce qu’ils lui demandaient, qui respectait les règles et qui ne s’écartait jamais de la norme. En m’ouvrant à mes parents, j’allais non seulement donner à ma vie une autre direction, mais aussi anéantir leurs attentes, leurs espoirs et leurs rêves à mon égard.

Une quête de joie et d’authenticité

J’ai alors réalisé que, pour être heureuse, je devais trouver la joie de vivre de façon authentique, au risque de décevoir ma famille. En me choisissant, je me permettais d’être moi-même. Mais en vérité, je suis passée d’une prison à une autre en continuant à cacher mon identité publiquement. J’ai même déménagé loin de ma famille, non seulement pour ma propre paix et ma sécurité, mais aussi pour protéger les miens des réactions hostiles de la communauté. Ces expériences m’ont fait comprendre qu’il n’y avait aucune fierté à tirer du fait de se considérer comme personne trans.

J’avais beaucoup de pression : je devais contrôler mes émotions et penser d’abord aux autres. Je crois honnêtement que c’est typique de la culture asiatique. En vérité, ce traumatisme m’a empêchée d’afficher les beaux côtés de mon identité culturelle. Souvent, je ne sais pas où est ma place, car je ne cadre pas avec mes pairs sud-asiatiques, mais d’un autre côté, je ne cadre pas non plus avec ma communauté queer ou avec les personnes cisgenres. Ce sentiment d’aliénation m’habite toujours. Toute ma vie, j’ai trop souvent douté de moi, éprouvé de la peur, de la honte, senti le poids des attentes de la société, et ces moments ont eu des répercussions sur ma santé mentale.

Identité de genre dévoilée

Pendant 18 ans, j’ai dissimulé mon identité trans et fait semblant d’être une femme cisgenre pour pouvoir profiter des mêmes possibilités que tout le monde. C’était déjà assez difficile d’être une femme d’Asie du Sud dans un lieu majoritairement occupé par des Blancs. J’ai dû faire face à ces défis de taille pour parvenir à cacher ma réalité trans à ma famille, à mes collègues et dans Internet. Lorsque je suis sortie du placard il y a trois ans, je me souviens très bien de tout le stress que j’ai ressenti en l’apprenant aux gens et en voyant leurs réactions. Est-ce que, après, ça a été réglé une fois pour toutes? Non, j’ai dû faire ma sortie encore, et encore, et encore, avec chaque nouvelle personne, dans chaque nouvelle situation.

Encore aujourd’hui, dans mes interactions avec mes amis et ma famille, je me sens souvent comme une étrangère dans ma propre vie. Le manque de soutien conscient de la part de mes proches, conjugué à l’isolement pendant la pandémie, à mes débuts dans une nouvelle carrière en création de contenu et aux expériences incessantes d’intimidation et de transphobie que j’ai vécues, tant en personne qu’en ligne, a nui à ma santé mentale. J’ai connu tellement de changements dans ma vie que je n’ai jamais pris le temps de m’arrêter pour gérer les contrecoups de ma sortie.

Les femmes et la santé mentale

Récemment, une étude de GreenShield a mis en lumière une tendance préoccupante chez les femmes au Canada, surtout celles issues de milieux marginalisés : elles négligent leur santé mentale. Ce constat a touché une corde sensible chez moi. Je ne peux que me reconnaître dans ce portrait, qui fait écho à mes propres luttes, et sans doute à celles d’innombrables autres qui cheminent dans leur parcours de découverte de soi.

J’ai suivi une première thérapie quand j’avais 17 ans puis une autre plus tard, au début de la vingtaine. Je devais m’ouvrir à des thérapeutes qui n’étaient ni queers ni sud asiatiques, et ces expériences ont été d’autant plus traumatisantes que ces personnes ne comprenaient pas l’intersectionnalité de mon identité. Je ne me sentais pas vue ou entendue, en sorte que j’ai fini par hésiter à demander de l’aide pour améliorer ma qualité de vie.

C’est l’une des raisons pour lesquelles j’apprécie le programme de santé mentale pour les femmes de GreenShield Communautaire, qui offre deux heures gratuites de thérapie virtuelle adaptée à la culture. Ce programme comporte un outil de jumelage personnalisé pour vous aider à trouver le bon ou la bonne thérapeute, ce qui, à mon avis, est indispensable. Après des années de recherche, j’ai enfin l’impression de pouvoir m’ouvrir et commencer mon processus de guérison avec quelqu’un qui comprend mes expériences uniques en tant que personne de couleur et trans.

Prendre soin de soi, c’est s’aimer soi-même

Dans mon cheminement, j’ai compris la nécessité de prendre soin de soi, un concept souvent négligé dans la culture sud-asiatique. Encore aujourd’hui, je dois me rappeler que prendre soin de soi n’est pas un acte de rébellion ou sans importance. C’est une forme d’amour de soi que je me dois et qui ne devrait pas me faire sentir coupable. Si vous vous reconnaissez dans mon histoire, voyez ça comme un appel à l’action. Il faut redéfinir les normes culturelles, favoriser un environnement propice à notre épanouissement et accorder la priorité à nos besoins en santé mentale.

En réfléchissant au chemin parcouru, j’ai réalisé à quel point je suis résiliente. Je reconnais que j’ai souffert silencieusement et que j’ai besoin d’un soutien professionnel pour être la meilleure version de moi-même. J’ai eu le courage et la force de briser le moule et je célèbre maintenant mon caractère unique.

Commencer son parcours vers une meilleure santé mentale

Tout le monde a besoin de soutien à un moment ou à un autre de sa vie, et c’est pourquoi il importe de pouvoir bénéficier d’une thérapie accessible et efficace. GreenShield Communautaire est là pour aider les gens à trouver la thérapie qui leur convient.

L’outil de jumelage à un ou à une thérapeute du programme de GreenShield Communautaire comprend plus de 50 options en lien notamment avec la culture, la race, l’identité de genre, la langue et la religion, pour garantir aux femmes la possibilité de trouver une professionnelle ou un professionnel de la santé mentale qui partage leur identité et leurs expériences vécues ou qui est en meilleure position pour les comprendre. Le programme offre un accès virtuel à des psychothérapeutes, des psychologues et autres professionnels et professionnelles spécialisés dans toutes sortes de domaines (de la thérapie sexuelle au counseling relationnel en passant par les traumatismes, sans oublier les services de santé mentale aux Autochtones). L’intersectionnalité est au premier plan du processus de jumelage, et la diversité des Canadiennes se reflète dans celle des centaines de praticiens et praticiennes certifiés du programme qui se sont identifiés comme des personnes de couleur, autochtones ou noires.

Réservez votre thérapie gratuite dès maintenant

Avertissement

Cet article comporte des lignes directrices ou des conseils qui ne doivent pas servir à des fins d’autodiagnostic ou de traitement. Aucun contenu ne doit remplacer les conseils de professionnels qualifiés comme votre médecin ou votre professionnel ou professionnelle de la santé mentale. N’hésitez pas à demander l’aide d’un professionnel ou d’une professionnelle certifiés pour discuter des symptômes que vous ressentez.

 ‍Si vous êtes en situation de crise et avez besoin d’une aide immédiate, composez le 911 ou rendez-vous aux services des urgences les plus près. Vous pouvez aussi appeler le Service canadien de prévention du suicide au 1 833 456-4566 (en tout temps). Si vous résidez au Québec, composez le 1 866 APPELLE (1-866-277-3553).